C’est l’événement glamour de l’année: le Red Carpet qui précède la cérémonie d’ouverture de chaque Eurovision Song Contest. Nous avons l’habitude et un vrai plaisir à interviewer le maximum possible de participant·e·s à l’événement. Nous avons reçu cette année une invitation de la RAI et nous vous expliquons pourquoi nous avons décidé de la décliner.
Le Red Carpet, qui sera turquoise cette année, est un sacerdoce pour douzepoints.ch. Et chaque année, nous nous y préparons avec assiduité comme pour une compétition sportive. Cela nécessite au préalable de connaître sur le bout des doigts une quarantaine d’artistes et d’avoir développé à leur intention des questions uniques, originales et parfois drôles. Il s’agit de bien s’habiller et généralement d’être au moins quelques heures à l’avance sur un lieu défini par les organisateurs, pouvant se situer à l’extérieur de la ville hôte. L’événement a lieu en extérieur et il est conseillé d’avoir envisagé tous les scénarios météorologiques. Une fois passé le contrôle de sûreté, nous découvrons le box qui nous est attribué pour les 4 à 5 prochaines heures de travail. Un travail qui en vaut la peine : les rencontres sont formidables. Et les vidéos sont regardées avec assiduité sur YouTube. 28’000 vues, c’est le nombre de vues de notre vidéo du Red Carpets de 2016 à Stockholm.
Idéalement, il est mieux d’être situé au début du tapis rouge. On y rencontre des artistes frais et dispos, prêt·e·s à donner des interviews. Un box au bout du tapis signifie deux choses. Premièrement, il faut attendre aisément plus d’une heure avant de voir venir la première personne à interviewer. Deuxièmement, les artistes voient la ligne d’arrivée d’un long marathon d’échanges mondains, de questions-réponses et de poses photo. A ce moment, la probabilité est très grande de voir les représentant·e·s de chaque pays marcher droit vers la sortie. Après 3 à 4 heures d’attente, la déception peut être très grande.

Nous l’avons déjà souligné, cette année la RAI et l’EBU avaient décidé de traiter les fan-médias de façon différenciée aux autres éditions de l’Eurovision Song Contest. Après une semaine, nous pouvons faire quelques constats. Les personnes s’étant vues retirées leur accréditation sur site fin avril se sont tout de même rendues à Turin pour les deux semaines de l’Eurovision. Que ce soit par douzepoints.ch ou d’autres fan-blogs, les interviews ont été planifiées et se déroulaient en ville ou à l’hôtel. Les traditionnelles conférences de presse suivant les deuxièmes répétitions ont eu lieu dans une salle quasiment vide. Une désolation également pour les artistes.

Les organisateurs ont décidé vendredi d’intégrer les fans-médias présents à Turin à leur Turquoise Carpet. Si cela peut paraître être un bon signe et, qui sait, une prise de conscience de l’importance des fans-médias, le désenchantement s’installe rapidement à la lecture du mail reçu. Les fans-médias qui désirent s’inscrire à l’événement seront placés dans une zone tout à la fin du Turquoise Carpet, de l’autre côté des box attribués à la presse accréditée. Un camouflet. Cela signifie dans les faits une attente de 3 à 4 heures pour voir les artistes de dos quitter rapidement les lieux, sans avoir la possibilité d’attirer leur attention. C’est une façon de faire tordue et au final irrespectueuse d’agir de la part de la RAI et de l’EBU.
Nous sommes des fans qui mettons tout notre coeur dans les contenus que nous proposons aux autres fans. Il est temps toutefois de poser une limite en déclinant cette invitation de dernière minute, qui n’est en fait qu’une mascarade. Elle implique beaucoup de préparation et, dans ce cas, peu de matériel à exploiter. Nous verrons donc la cérémonie d’ouverture et le Turquoise Carpet en ligne, une coupe de Prosecco à la main depuis l’appartement loué à Turin, d’où nous avons également suivi les événements jusqu’à présent. Avec non moins de passion. Donc chère Rai, chère UER, merci mais non merci!
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